L’ANSE, l’Association of National Organisations for Supervision and Coaching in Europe, regroupe plus de 10 000 superviseurs et coachs qualifiés à travers 21 pays européens. Les 18 et 19 octobre 2024, Paris a eu l’honneur d’accueillir les Presidents Meeting et l’Assemblée Générale de l’ANSE, hébergés par l’association nationale française PSF, avec la participation de représentants de 18 pays.
À cette occasion, Christophe Keromen, secrétaire général de PSF, a eu l’opportunité de réaliser trois interviews enrichissantes : avec Miriam Ullrich, présidente de l’ANSE, Cornelia Kohlross, trésorière de l’ANSE, et Tetyana Novytska, présidente de l’Union Ukrainienne de supervision et de coaching.
Nous avons choisi de proposer le texte des interviews tel quel, afin de préserver l’authenticité et la sincérité des propos de nos collègues, pour qui l’anglais n’est pas la langue maternelle. Il s’agit donc d’un langage parfois approximatif dans son expression, mais vibrant dans ses intentions et ses idées.
Ces échanges ont révélé des perspectives profondes sur les défis actuels de la supervision en Europe, l’importance du soutien mutuel entre pays et les aspirations pour l’avenir de notre profession…
La supervision pour soutenir les professionnels de l’aide en temps de crise
Interview de Tetyana Novytska – Présidente de l’Union Ukrainienne de supervision et de coaching
Tetyana Novytska nous a touchés en évoquant l’importance cruciale de la supervision en Ukraine, notamment dans les secteurs médicaux et éducatifs, confrontés au stress intense de la guerre. Elle a exprimé l’espoir que cette pratique continue de grandir et de soutenir les professionnels de l’aide en temps de crise.
Avant, en Ukraine, la supervision n'était peut-être pas obligatoire pour les travailleurs sociaux, mais maintenant, avec la guerre, c'est devenu une nécessité. Nous voyons une nouvelle vague dans la vie ukrainienne où la supervision est essentielle pour ceux qui travaillent avec les gens.
Points-clés :
Bonjour, je m’appelle Tatiana Nowitzka. Je suis présidente de l’Union ukrainienne de supervision et de coaching. Nous sommes ici parce que nous sommes membres de l’organisation nationale ukrainienne de l’ANSE. Cette réunion est pour nous une occasion de présenter nos décisions, notre travail, notre activité dans le domaine du coaching et de la supervision.
Peut-être peux-tu nous parler de votre organisation nationale. Combien de membres ? Que faites-vous ?
Notre organisation compte 63 membres, 30 membres candidats, 8 membres certifiés. Et nous travaillons beaucoup, parce que jusqu’en 2022, depuis le début de la guerre, de la grande guerre, nous avons travaillé très dur, beaucoup. Mais jusqu’à cette date, la supervision et le coaching n’étaient peut-être pas très populaires, pas autant qu’aujourd’hui. Et maintenant, nous travaillons très dur, et tous nos membres ont beaucoup de travail parce qu’il s’agit de séances de travail et de supervision avec des travailleurs sociaux, avec des médecins, dans le domaine de la médecine, dans le domaine de l’éducation. C’est pourquoi toutes les personnes qui travaillent avec les gens doivent être supervisées. C’est pourquoi nous avons beaucoup de travail. C’est une nouvelle vague dans la vie ukrainienne.
Tu m’as dit dans une autre conversation que vous commenciez toujours par demander aux gens ce qu’ils vivent en ce moment, quelle est leur vie actuelle ?
Oui, beaucoup de gens qui, par exemple, sont des travailleurs sociaux, sont épuisés et très fatigués, et peut-être malades sur le plan psychologique, parce que la situation est très dangereuse dans notre pays.
Tu m’as aussi parlé de la présence permanente des drones…
Les attaques de drones sont normales dans notre vie. À Kiev, par exemple, chaque nuit, il y a une sorte d’attaque. Par exemple, c’était pendant six heures la nuit dernière. C’est pourquoi beaucoup de gens, qui travaillent avec des gens, ont besoin d’un certain type de soutien et de séances de supervision. Il est très important pour nous de fournir un processus de supervision, car une seule session de supervision n’est pas utile pour les gens. C’est un processus. C’est pourquoi nous travaillons avec des organisations, avec des groupes de personnes, avec des équipes, et nous voulons fournir un processus.
Nous avons beaucoup d’expérience, c’est pourquoi nous sommes confiants dans notre travail pendant la guerre. C’est une période de confiance pour nous. Avant, en Ukraine, la supervision, c’est peut-être le cas pour certaines personnes comme les travailleurs sociaux, mais ce n’était pas obligatoire. Ce n’était pas obligatoire, mais maintenant c’est le début du processus.
Et dans ce contexte, que vous apporte votre appartenance à l’ANSE ?
Pour nous, c’est très important d’être ensemble dans l’Union européenne, parce que pour notre pays, c’est une voie vers l’Europe. Pour nous, il est très important de comprendre les normes, les compétences parce que nous voulons faire partie de l’Europe et de la culture européenne, et c’est pourquoi nous soutenons des professions telles que le coaching, la supervision, peut-être la médiation, peut-être d’autres. Pour nous, cela fait partie de notre chemin vers l’Europe, et c’est pourquoi c’est important pour nos membres. Nous voulons comprendre comment nous nous développons dans les autres pays d’Europe. Quels sont les thèmes abordés dans chacun de ces pays ?
Enfin, imaginez que vous receviez une baguette magique, quel serait votre souhait pour l’année 2025 ?
L’Ukraine souhaite terminer la guerre. Finir la guerre. Oui, c’est notre principal souhait, tous les souhaits pour tous les peuples. C’est le premier avant les souhaits personnels qui viennent au deuxième niveau.
Nous vous souhaitons vraiment la fin de la guerre et nous vous soutenons.
Nous vous remercions. Nous sommes inspiré(e)s par cette atmosphère, inspiré(e)s par Paris, inspiré(e)s par la communication avec nos collègues, et c’est très utile pour nous.