Préambule
Ce code s’ajoute aux principes déontologiques que les superviseurs s’engagent à respecter en fonction de leur formation initiale, par exemple : code de déontologie des psychologues, psychothérapeutes (selon les écoles), des associations de coachs (ex : SFCoach, EMCC, ICF) ou autres professionnels de l’accompagnement.
Le code a pour vocation première de protéger les bénéficiaires de la supervision, en promouvant des règles déontologiques exemplaires que s’engage à respecter, en toutes circonstances, le superviseur en exercice. Il reflète la mission et les valeurs éthiques de la profession, et s’applique en particulier aux relations avec les organisations et personnes clientes.
Les règles énoncées, élaborées à partir d’une réflexion éthique, doivent être appliquées avec discernement, dans l’intérêt bien compris des bénéficiaires clients.
Introduction
PSF est la première fédération française des superviseurs des professionnels de l’accompagnement.
Les orientations éthiques présentées dans ce document sont des valeurs garantes du professionnalisme et des standards élevés qu’elle préconise pour les relations de supervision.
L’objectif est la mise en œuvre de conditions de pratique les plus sûres, protectrices et transparentes possibles pour les superviseurs et leurs clients supervisés.
Nature des règles déontologiques
Celles-ci déterminent les principes, standard et, dans une certaine mesure, les Saisines qui guident notre travail.
Les membres de PSF les acceptent comme partie intégrante de leur affiliation à PSF et s’engagent à les appliquer, et à répondre de leurs éventuels manquements au titre des Saisines de Plaintes et Réclamations.
Communication et caractère opposable du code de déontologie
Quels que soient les dispositions contractuelles entre le superviseur et le supervisé, il doit être officiellement porté à l’attention de ce dernier que le code de déontologie existe, ainsi que les Saisines de Plaintes et Réclamations, et qu’il peut en obtenir copie à tout moment.
Définitions
Pour le bon usage de ce code :
- La dénomination « personne supervisée », ou « supervisant », désigne le « professionnel de l’accompagnement » en demande de supervision (ex : coach, thérapeute, accompagnateur RH, médiateur…) exerçant dans une organisation privée ou publique.
- La dénomination « Commanditaire » désigne la société, institution ou organisme qui paye la supervision à la personne supervisée.
- La dénomination « bénéficiaire final » désigne une personne ou une équipe, accompagnée par un professionnel de l’accompagnement, qui contracte avec cette dernière une mission d’accompagnement pour atteindre les objectifs qu’elle s’est fixés (ex : coaching, thérapie, accompagnement RH, médiation).
- La dénomination « supervision » désigne la relation entre un - ou des - supervisé, et le superviseur, personne qualifiée et sans relation managériale avec le supervisant.
- Les supervisés peuvent être (sans exhaustivité) :
- professionnels s'appuyant sur la relation : dirigeants, entrepreneurs, professions libérales, indépendants, managers, ...
- professionnels de l’accompagnement : coachs, thérapeutes (de toutes disciplines), psychopraticiens, accompagnateurs RH, médiateurs,...
- professionnels de santé : professionnels en institution médico-sociale, professionnels médicaux, psychothérapeutes,...
Principes fondateurs
De manière générique, les superviseurs se comporteront de manière à démontrer :
- Le respect des personnes et des organisations (dans leurs droits, leur altérité, et leur dignité)
- La conscience et la sensibilité à la diversité (race, culture, genre, handicap, etc.)
- Le souci de l’équité et de la justice à tous les niveaux de leur exercice professionnel
- L’ouverture aux nouvelles connaissances, référentiels théoriques, compétences et attitudes, qui promeuvent la qualité de leur exercice professionnel
- La prise en compte du contexte systémique de leur mission
- L’engagement d’établir des relations saines et de haute qualité avec les individus et les organisations
- La prise en compte de l’impact de leurs comportements sur les autres
- L’engagement de développer et d’améliorer l’autonomie de leur client et du système supervisé dans son ensemble.
Les superviseurs adhérents de PSF incarnent résolument les principes fondateurs sous-jacents à ce code de déontologie, à savoir :
- L’autonomie : en aidant les individus et organisations à prendre leurs propres décisions, en balayant leurs angles morts, et à développer leur libre arbitre.
- La loyauté : par rapport aux contrats, relations et promesses faites.
- Respect et Bienfaisance : en prenant en compte la personne supervisée sur le plan émotionnel, physique et mental.
Le principe de non malveillance, en évitant tout ce qui est nuisible à autrui.
- L’alignement du superviseur : en prenant soin de soi-même physiquement, émotionnellement, mentalement, et en s’engageant à ce que les bénéficiaires des accompagnements (clients et organisations/institutions) reçoivent le meilleur service possible.
De ces principes fondateurs se déclinent des règles déontologiques précises dans les domaines suivants :
- Qualifications
- Perfectionnement professionnel continu
- Cadre de l’accompagnement
- Confidentialité des informations
- Engagement de supervision
- Autres engagements
1. Qualifications
- Le superviseur s’engage à être dûment qualifié pour exercer cette profession (voir critères d’accréditation PSF).
- Il s’assure que les demandes du contrat de supervision entrent dans le cadre de sa compétence professionnelle et informe son client d’éventuels décalages.
- Il poursuit lui-même une démarche de formation continue quant à ses connaissances et son expertise.
- Il s’investit dans un travail de développement personnel afin d’augmenter la conscience de soi et l’équilibre émotionnel.
- Le superviseur participe régulièrement à diverses manifestations de la profession.
- Il est régulièrement supervisé, afin d’assurer la sécurité des personnes qu’il accompagne et la sienne.
2. Perfectionnement professionnel continu
- Les superviseurs adhérents de PSF s’engagent à prendre toutes les mesures nécessaires pour actualiser leurs connaissances, et à construire un plan annuel de développement en lien avec leur propre superviseur.
3. Cadre de l’accompagnement
- Le superviseur prend les mesures adéquates pour s’assurer de sa bonne compréhension de la nature des attentes, aussi bien du commanditaire que de la personne supervisée.
- Le superviseur explique clairement ses usages et méthodes de supervision et les limites de celle-ci.
- Il décrit ce code de déontologie à la personne supervisée.
- Il établit un contrat clair avec la personne supervisée, et éventuellement l’entreprise cliente commanditaire de la supervision, qui couvre :
- Le processus de supervision
- Les objectifs de la supervision
- Le volume d’heures allouées, la durée des séances, et la périodicité de l’engagement contractuel
- Les règles de confidentialité
- Les droits et les devoirs des parties prenantes du contrat (dont la confidentialité)
- Les tarifs et conditions d’annulation de séances.
- En aucun cas le superviseur n’utilisera sa position et son influence pour profiter de la personne supervisée, du bénéficiaire final ou du commanditaire. Il agira toujours aussi bien dans l’intérêt de cette dernière que dans celui de ses clients.
4. Confidentialité des informations
- Le superviseur assure la stricte confidentialité, vis-à-vis de tierces personnes, des noms et fonctions des personnes supervisées, ainsi que les noms et fonctions et autres informations évoqués par ces dernières durant la supervision.
- Le superviseur peut délivrer des attestations de supervision.
- Le superviseur assure la confidentialité des informations financières concernant l’activité du commanditaire.
- Il ne divulgue aucune information sur le contenu des supervisions au commanditaire ; il peut, lors de bilans, restituer des réflexions globales sur des processus à améliorer ou sur le fonctionnement et besoins du système.
- Le superviseur est conscient que dans certains rares cas prévus par la Loi, il peut lui être demandé de divulguer certaines informations par les autorités compétentes, notamment lorsque des actions illégales sont en cause, ou lorsqu’il s’agit d’assistance à personne en danger.
5. Engagement de supervision
- Chaque superviseur adhérent de PSF choisit le mode de supervision qui lui convient le mieux, pour autant qu’il soit régulier. Il produira une attestation annuelle, selon la demande de PSF, assurant qu’il continue d’être supervisé.
6. Autres engagements
- Le superviseur s’assure de la sécurité de la conservation des documents et données en lien avec le contrat de supervision.
- Il contracte une assurance professionnelle couvrant les risques spécifiques liés à la supervision.
- Il s’engage à respecter les lois et règlements des pays dans lesquels il opère.
Obligation de moyens
- Les membres de PSF s’efforcent de se comporter d’une manière exemplaire qui illustre les critères de professionnalisme du métier de superviseur. Dans le cas où une situation révèlerait un manquement à ce présent Code de déontologie, et si l’affaire ne pouvait être résolue à l’amiable, PSF peut être saisie au titre des Saisines de Plaintes et Réclamations en contactant l’association à l’adresse suivante: contact@professional-supervisors.org